Interviews d'auteurs

INTERVIEW d'Antoine BERTAL-MUSAC

Auteur du roman Un amour de cochon

Prix SCRIBOROM 2018

par Audrey WILLIAMS

 

Antoine, voulez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Se présenter soi-même est toujours un exercice délicat et pénible en ce qui me concerne.  Que retenir de quelqu'un ? Ce qu'il a fait ? Ce qu'il a dit ? Ce qu'il a écrit ? Je pourrais ne retenir que les meilleurs aspects de ma personnalité et passer sous silence mes défauts. Je pourrais tout aussi bien ne pas écorcher le vernis des apparences et ne vous révéler que des éléments objectifs de mon parcours, mes brèves études de droit, mes trois enfants, ma compagne tellement sublime... Je me rêve écrivain depuis l'adolescence mais pendant longtemps je n'ai écrit que des romans d'apprentissage aujourd'hui perdus. Mon premier texte vraiment intéressant d'un point de vue littéraire est un recueil de nouvelles intitulé le Dernier Jour et publié aux éditions Jets d'Encre en 2012. C'est là que mon écriture est arrivée à maturité. L'écriture est un loisir faute de pouvoir en vivre. Pour subvenir à mon quotidien, j'occupe un poste de cadre supérieur dans l'administration parisienne. Mon rêve serait de me consacrer exclusivement à l'écriture.

 

Parlez-nous de votre rencontre avec les Éditions du Masque d’Or : comment s’est effectuée cette publication ?

C'est Marion, ma compagne, qui est à l'origine de cette aventure. J'ai terminé la rédaction de mon roman Un amour de cochon en août 2017 puis je l'ai inscrit à un concours littéraire KDP Amazon sur le site éponyme. Mon roman n'a malheureusement pas été retenu et, comme à mon habitude, dépité, j'ai rangé le roman dans un tiroir (un dossier virtuel sur mon ordinateur à présent. Parler de tiroir est vraiment démodé). Mais c'était sans compter avec la détermination de Marion. Elle était persuadée du potentiel de ce roman. Je l'ai laissée faire et très rapidement elle m'a dégoté un concours organisé par l'entreprise Scribo auquel j'ai participé. Puis, le temps a passé. Quelques mois plus tard, le 2 mars 2018 précisément, j'ai appris que j'avais remporté le prix SCRIBOROM et que mon roman serait publié à compte d'éditeur en octobre de la même année aux Editions du Masque d'Or. J'ai rapidement fait la connaissance de l'éditeur Thierry Rollet qui a su me mettre en confiance et me guider dans mes premiers pas d'auteur. Je suis évidemment très heureux de cette rencontre et de compter désormais parmi ses auteurs.

 

Maintenant, parlez-nous de la genèse de ce roman : qu'est-ce qui vous en a donné l’idée ?

L'idée du roman s'est imposée à moi à travers des « visions » assez étranges que je ne peux malheureusement pas détailler au risque de révéler l'intrigue. Ces visions apparaissent tout au long du livre sous la forme de rêves chez le narrateur...

Ce roman évoque le sujet délicat de la transplantation cardiaque mais pas de manière académique. Je voulais parler des choses de la vie, de l'amour, de la mort et, dans une certaine mesure, de la souffrance animale. À travers les différentes situations vécues par mes personnages, je souhaitais initier une réflexion, une pensée chez le lecteur. Je parle de sujets qui nous concernent tous. Les hommes se révèlent dans l'épreuve, c'est face aux difficultés que l'on voit de quel bois nous sommes faits.

 

Votre roman aborde un sujet difficile : une maladie de cœur qui pourrait détruire le bonheur d'un couple. En parlez-vous par expérience personnelle ?

Non. Ce roman est une pure fiction. La maladie n'est qu'un prétexte pour aborder des sujets délicats qui méritent notre attention. La vie est fragile, il faut essayer de la vivre avec la pleine conscience de sa valeur et s'évertuer à faire de chaque jour un jour mémorable. Notre temps est précieux et notre bonheur dépend de nous. Lorsque Antoine apprend la maladie de sa femme, il réalise que tout son monde est sur le point de s'écrouler et il se retrouve plongé dans un profond désarroi. C'est un peu le message du livre : vivez, profitez, aimez, dansez, un jour tout cela prendra fin.

 

Considérez-vous votre roman avant tout comme un roman d'amour ? Vous définissez-vous comme un auteur de littérature sentimentale ?

L'amour fait partie de l'existence. Nous sommes en quête perpétuelle de l'amour. Je ne me définis donc pas comme un auteur de littérature sentimentale. Je me définirais davantage comme un auteur dramatique. La vie ne fait pas de cadeaux et certains destins nous le rappellent de manière frappante. L'existence est un tout et il existe autant d'univers et de destins qu'il existe de personnes, c'est dire l'immense richesse de la vie.

Pour répondre à votre première question, je dirai que oui, ce roman est un roman d'amour. D'amour fraternel et d'amour passionnel. Et au final, c'est celui que l'on pense le plus faible qui accomplit l'acte d'amour le plus fort...

L'amour est un sentiment omniprésent dans notre vie. Nul ne peut vivre sans amour excepté un grand psychopathe mais l'un découle peut-être de l'autre...

 

Un coup de théâtre termine votre roman, que nous ne révélerons pas afin d'en laisser la surprise au lecteur. On constate cependant qu'il n'était pas du tout préparé dans ce qui précède. Est-ce un « effet » voulu ou la révélation d'une expérience réelle mais peu commune ?

L'effet est bien évidemment voulu. Réussir la fin d'un roman est une absolue nécessité. Le lecteur restera marqué par les dernières pages. Tout au long du développement de l'intrigue, je dessine de fausses pistes, j'évoque des possibilités qui paraissent crédibles au lecteur. De cette façon, il se convainc lui-même de tel ou tel aspect et il est forcément surpris en découvrant un dénouement inattendu. L'effet de surprise est total.

 

Avez-vous d’autres projets littéraires, d’autres romans en préparation ?

J'ai terminé un roman intitulé Un homme de bien construit autour de l'axe de l'amour, du mensonge et de la manipulation.

J'ai un autre roman en préparation dont j'ai déjà rédigé les quatre premiers chapitres et qui me semble prometteur. Mais je vous en reparlerai à l'occasion.

 

Je vous souhaite bonne inspiration et vous remercie de votre participation, Si vous avez quelques commentaires à ajouter... ?

Merci pour cette interview. J'espère qu'elle permettra aux lecteurs de se faire une petite idée de ma personnalité. Pour ma part, je suis convaincu que la meilleure façon de connaître un écrivain, c'est de le lire.

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INTERVIEW de Thierry ROLLET

Auteur du roman Évadés de la haine – tome 1 : l’École de la haine

 

par Audrey WILLIAMS

 

Thierry, on ne vous présente plus maintenant, avec vos 50 livres publiés…

Vous me flattez, Audrey ! Si l’on considère qu’un auteur est connu parce qu’il a publié 50 livres, c’est toujours à démontrer. En effet, bien des auteurs, devenus des phénomènes publicitaires par la volonté de leurs éditeurs alors qu’ils ont moins publié, ont bénéficié d’une chance purement commerciale. Quant à moi, dont le grand Galligrasseuil a toujours rejeté les œuvres, je reste ce que je suis : un auteur, un homme qui aime écrire et qui ne serait plus lui-même s’il n’écrivait plus.

 

Comment s’est effectuée cette nouvelle publication ?

Évadés de la haine – tome 1 a été refusé par plusieurs éditeurs, dont les Presses de la Cité qui m’ont suggéré de me faire publier chez un de leurs partenaires : Iggy Books, un éditeur qui pratique le compte d’éditeur avec participation (voir à ce sujet l’éditorial de ce numéro). Certes, il semble tout à fait honnête et on peut considérer que c’est une bonne forme de publication, puisque, de nos jours, même les grands éditeurs n’osent plus guère éditer d’auteurs qui ne sont pas des personnalités (du spectacle et de la politique notamment). Mais j’ai préféré utiliser mon Masque d’Or : après tout, c’est lui mon meilleur éditeur !

 

Maintenant, parlez-nous de la genèse de ce roman : qu'est-ce qui vous en a donné l’idée ?

Ma passion pour l’histoire est bien connue et je me m’intéresse en particulier à la Seconde Guerre mondiale et ce qui l’a immédiatement précédée : le nazisme. On en parle toujours beaucoup mais on en ignore encore tous les dessous, tous les secrets : bien des livres paraissent continuellement sur ce sujet. J’ai notamment découvert récemment l’existence des Napola, écoles fondées par le parti nazi pour former ses cadres, militaires et civils, recrutés parmi les « meilleurs » membres des Jeunesses Hitlériennes. J’ai voulu partager cette découverte, assez ahurissante d’ailleurs, avec mes lecteurs.

 

Votre roman mêle le tristement célèbre Ku Klux Klan américain avec le nazisme. N’y a-t-il là rien de paradoxal ?

Absolument pas : le Ku Klux Klan, créé tout de suite après la Guerre de Sécession (1861-1865) pour lutter contre les Noirs et ceux qui les soutenaient, peut être considéré actuellement comme le continuateur des thèses nazies. Il n’y a donc rien de surprenant à ce que les membres de cette société de haine raciale aient pu être séduits par le nazisme. L’annonce de la guerre entre le 3ème Reich et les États-Unis a d’ailleurs dû plonger le Ku Klux Klan dans la consternation. C’est ce qui sera d’ailleurs abordé dans le 2ème tome, à paraître l’an prochain – mais chut ! N’anticipons pas !

 

Considérez-vous votre roman avant tout comme un roman à message ?

Oui, bien sûr. Le message est le suivant : même dans le cas d’une éducation dans la haine, analogue à celle que reçurent les Jeunesses Hitlériennes, il se peut très bien que certains jeunes refusent cette éducation et fassent passer l’amitié par-dessus tout. Par ailleurs, on a admis la non-responsabilité des Jeunesses Hitlériennes après la guerre, du moins pour ceux qui n’avaient pas combattu parmi les SS. Ils ont été amnistiés, ces malheureux enfants qu’il a fallu ensuite « dénazifier ». Mais tous n’ont pas accepté les thèses nazies : Hans et Sophie Scholl, par exemple, en sont un vivant témoignage.

 

Bien sûr, vous ne nous révèlerez pas la teneur du second tome. Pouvez-nous cependant nous dire si Peter, le personnage principal, tiendra sa promesse ?

Il la tiendra, bien entendu. Il fera mieux même, en s’engageant volontairement dans une entreprise pleine de risques ! Je n’en dirai pas davantage.

 

Avez-vous d’autres projets littéraires, d’autres romans en préparation ?

J’ai toujours eu plusieurs projets en tête. Il m’est même arrivé de travailler sur plusieurs livres à la fois. C’est en cours en ce moment, ainsi que pour les publications. J’attends celle d’un roman pour la jeunesse : les Pavés de l’enfer, qui sera publié prochainement par les éditions Delahaye dans la mythique collection Signe de Piste, qui fait partie de mes premières amours littéraires. Mon essai biographique sur Édith Piaf vient également d'être traduit en anglais et publié par Dedicaces LLC sous le titre : Édith Piaf – Ode To The Child Of The Vagrant (voir supra).

 

Je vous souhaite bonne inspiration et vous remercie de votre participation, Si vous avez quelques commentaires à ajouter... ?

Vivre, pour moi, c’est écrire. Si Dieu me prête vie, j’aurais encore bien des révélations littéraires à transmettre au public !